Le petit tatou et l’oiseau bleu
Je considère la perte de poids comme du développement personnel. J’ai décidé de tenir ce blog et de proposer mes services de coach pour deux raisons:
1) car j’ai perdu 30 kilos définitivement et que je suis intimement persuadé que tout le monde peut en faire autant. Je suis passé par un chemin dont je peux être le guide.
2) car je sais que la finalité de chacun d’entre nous est d’être heureux. Et que lorsqu’on a un surpoids qui nous pénalise ou nous obsède dans notre quotidien, on éprouve des difficultés à faire attention à ces petites choses qui peuvent faire notre bonheur. Oui, je suis convaincu qu’en perdant du poids, en se sentant mieux dans sa peau, en développant une meilleure santé, une meilleure forme physique et plus d’énergie, c’est un tremplin qui va renforcer la confiance en soi et nous mener vers d’autres défis de développement personnel.
Je ne peux pas vous parler de développement personnel sans parler de positivisme. Et pour cultiver cette attitude positive indispensable à notre épanouissement, il y a les histoires… En voici une qui fait du bien à lire et à entendre.
Il s’agit d’un très court extrait du livre de Laurent Gounelle: “Le philosophe qui n’était pas sage”. Un roman passionnant qui remet en question les valeurs de la société dans laquelle nous vivons:
“Il était une fois un petit tatou qui vivait au beau milieu de la forêt. Un adorable petit tatou avec des oreilles en corolle de fleur. Son terrier était installé sous un grand arbre, un arbre tellement haut qu’il touchait presque le ciel et, la nuit, caressait les étoiles. Tout autour, plantes et arbustes fournissaient facilement de quoi se nourrir. Mais le petit tatou était malheureux.
« Que me manque-t-il pour être heureux ? » se demandait-il souvent.
Un jour qu’il se lamentait ainsi sur son sort, assis sous le grand arbre, il entendit la voix du héron bleu, perché sur sa branche au milieu des feuilles luisantes. Le bruit courait dans la jungle que cet oiseau connaissait le secret des dieux, le secret du bonheur.
« Tu manques de quelque chose, petit tatou ?”
Devant son terrier, le tatou dressa les oreilles. Le grand héron bleu lui avait parlé.
« Vas-tu me dire ton secret ? « demanda-t-il, intrigué.
Le bel oiseau secoua la tête.
« Tu n’es pas prêt à l’entendre. »
Le tatou se renfrogna, déçu.
« De toute façon, je n’ai jamais ce que je veux, se dit-il. Personne ne m’aime. Si au moins j’étais beau, mais mes écailles sont toutes petites comparées à celles des autres tatous. Je n’ai vraiment pas de chance… Ah si seulement j’avais… un manteau de fleurs. Oui, un manteau de fleurs. Ca m’irait tellement bien. »
Mais seul le singe savait tresser un tel manteau de ses doigts habiles, et il exigeait beaucoup en échange. Alors le petit tatou se mit à travailler dur, très dur. Il passa des journées entières à récolter des noix de cajou, des bananes et des graines de maripa, qu’il offrit au singe en échange du précieux manteau.
Alors il le revêtit, et se sentit très fier de sa belle parure. Le lendemain, son enthousiasme avait un peu baissé. Trois jours plus tard, il n’y pensait même plus. Il se retrouva, là, devant son terrier sous le grand arbre, et se lamenta.
« Que me manque-t-il pour être heureux ? »
Et il entendit la voix du héron bleu, qui murmurait :
« Tu manques de quelque chose, petit tatou ? »
Ce dernier se redressa.
« Vas-tu me dire le secret des dieux ? » demanda-t-il.
« Tu n’es pas prêt. » répondit l’oiseau.
Vexé, le petit tatou rentra dans son terrier. Qu’il était sombre, ce terrier, qu’il était inconfortable ! Le sol de terre était dur et froid. Alors le tatou se mit à rêver de confort. Il se mit à désirer un tapis de mousse, une mousse moelleuse et douce dans laquelle il pourrait se blottir. Mais la mousse était rare. Alors il passa des journées entières à en cueillir délicatement ça et là pour la rapporter chez lui et reconstituer, morceau par morceau, un grand tapis recouvrant le sol. Puis, chaque jour, il devait aller chercher de l’eau pour maintenir l’humidité dont elle avait besoin. Les premiers temps, il apprécia son confort nouveau, puis s’y habitua et n’y fit plus attention. Beaucoup d’animaux lui enviaient son manteau de fleurs et son tapis de mousse, mais lui ne se sentait pas pour autant aimé. Il se mit à avoir peur de se les faire voler. Quand ses longues journées de travail se terminaient, il se retrouvait sous le grand arbre, fatigué, son manteau fleuri sur le dos.
« Que me manque-t-il pour être heureux ? » se lamenta-t-il, un soir de désespoir.
Et le héron bleu, du haut de sa branche, lui dit :
« Tu manques de quelque chose, petit tatou ? »
Le tatou leva les yeux, sans conviction.
« Tu ne veux toujours pas me confier le secret ? »
Le bel oiseau se pencha vers lui.
« Es-tu prêt à abandonner ton manteau et ton tapis pour connaître ce secret ? »
« Abandonner mes biens ? » s’écria le tatou. « Je me suis donné trop de mal pour les avoir… »
« Tu t’es donné du mal ? » s’étonna le héron. « Alors pourquoi n’y renonces-tu pas pour recevoir du bien ? »
Le tatou haussa les épaules et rentra dans son terrier. Personne ne le comprenait. Personne ne le respectait. Si seulement… Si seulement il parvenait à en imposer un peu plus, à montrer sa valeur aux yeux de tous… Alors, là, peut-être le respecterait-on. Soudain, une idée lui traversa l’esprit. Il se précipita dehors et rejoignit le ruisseau qu’il suivit sur des kilomètres, à la recherche des plus beaux cailloux cachés au fond de l’eau. Chaque fois, il plongeait pour les saisir puis les fourrait dans un grand sac sur son dos. Puis il partit à la recherche de précieuse branches de manguier, un arbre rare dans cette forêt, un arbre dont le bois était très apprécié. Avec tout cela, il aménagea la sortie de son terrier. Il en fit un espace magnifique et imposant que tout le monde pouvait admirer en passant. Nul terrier n’était plus grandiose que le sien. Pendant quelques temps, le tatou se sentit plus important. Mais, au fond de lui, il était toujours aussi malheureux. Un jour qu’il se lamentait sur son sort, il entendit la voix du héron et leva les yeux vers lui.
« Tu crois manquer encore de quelque chose, petit tatou ? »
Le tatou ne savait plus quoi penser. Il se rendait bien compte que tous ses efforts n’avaient pas changé grand-chose.
« Veux-tu connaître le secrets des dieux ? » demanda l’oiseau. Comme le tatou ne répondait pas, il reprit :
« Es-tu prêt à te défaire de tout ce que tu possèdes pour recevoir ce secret ? »
Sans quitter des yeux l’oiseau bleu, le petit tatou resta un long moment silencieux. Puis, sachant sa situation désespérée, il finit par acquiescer lentement. Alors, le héron sauta de sa branche et, d’un coup d’ailes, vint se poser près de lui.
« Même quand tu n’as rien, petit tatou, tu disposes d’un trésor extraordinaire, un trésor d’une valeur inouïe. La vie. Et la vie, petit, elle aime celui qui aime, et elle oublie ceux qui oublient d’aimer.”
« Elle aime celui qui aime… » répéta le tatou, songeur. « Mais qui aime… quoi ? »
L’oiseau bleu sourit.
« Rappelle-toi : n’est-ce pas l’amour qui est à l’origine de ta propre vie ? L’amour, petit, est l’essence de la vie ? Sans amour, il n’y a pas de vie. »
« Mais quel est le rapport avec ma situation ? »
« Si tu poses ton regard sur la beauté du monde, l’amour que tu ressentiras illuminera ta vie. »
Le petit tatou fronça les sourcils.
« Où la trouverai-je, la beauté du monde ? Où se cache-t-elle ? »
« Tu ne la vois pas car tu as perdu l’habitude de la regarder, mais elle est là, en ce moment, tout autour de toi. »
Le tatou, surpris, se retourna et scruta les alentours.
« Où ça ? »
« Dans la goutte de pluie qui s’attarde sur une feuille, dans la coccinelle qui grimpe le long d’un brin d’herbe, dans les nuages cotonneux et le tronc sculpté des arbres, dans le parfum d’une fleur ou le chant d’un oiseau, dans la douceur de l’air que tu respires et la lumière qui te baigne, dans la pulpe d’un fruit charnu et le son cristallin de l’eau, dans les yeux des animaux et dans ceux des hommes, dans les rides des vieillards et les rires des enfants. La beauté est partout et tu ne la vois pas, occupé que tu es à courir après des illusions. »
Le petit tatou resta un long moment silencieux, interpellé par ces paroles. Puis, il s’apprêta à réunir ses possessions et tenir ainsi sa promesse.
« Tu peux les laisser où elles sont », dit alors le héron, « maintenant que tu sais qu’elles ne valent rien… »
Le petit tatou se retourna vers lui. Le héron reprit :
“ Souviens-toi : le secret, c’est d’aimer. Aime ta vie sans rien désirer que tu n’aies déjà et tu goûteras la sérénité des dieux. Et si de plus tu parviens à aimer tout ce qui est autour de toi, à t’aimer toi-même et à aimer tout ceux que tu vois, alors non seulement tu goûteras la sérénité des dieux, mais aussi tu partageras leur extase.”
Le bel oiseau reprit son envol, et en quelques battements d’ailes disparut dans le ciel.”